Pour arriver, il fallait nous perdre… avec et par Adèle Cooken
SisterArt showtime au Théâtre Poème 2 pour 70 min de poésie contemporaine: « Pour arriver, il fallait nous perdre » d' Adèle Cooken. Invitation à un voyage poétique, musical et théâtral.
Adèle Cooken joue, met en scène et produit avec son équipe une interprétation vivante et prenante des poèmes et textes de l'auteur belge Jacques Crickillon. Elle est un puissant canal de transmission des mots du poète: mots abrupts, généreux de sens, savoureux dans leurs sonorités…
La poésie ne laisse jamais indemne, elle touche profondément
Quand on parle de poésie, on se confronte à des inquiétudes, des attentes sceptiques voire du rejet. L'appréhension de devoir faire face à une forte dose de tourments peut-être ? Certes, bon nombres d'auteurs et de poètes s'abîment dans le spleen et font moins échos à notre réalité contemporaine de l'urgence et du factuel…
Ce n'est pas tout à fait le cas de la poésie de Crickillon. Il nous parle de notre rapport au monde, de la cité, d'être juste avec soi, de l'écriture elle-même, de l'amour...
Certes, on le sent bien dans spectacle... il y a de la révolte, de la passion et parfois même un rire désespéré qui s'échappe, repris aussitôt par une sorte de joie de vivre.
Spectacle de poésie contemporaine
Mise en scène et scénographie minimalistes permettent de nous imprégner de la poésie en profondeur. Ce choix invite à pénétrer un espace intime de rêveries, qui perdure encore après le spectacle...
Avec nos yeux, nous entrons dans une zone neutre : palettes, briques et débris d'une ville en construction ou détruite ? Au centre, le cercle de vermiculite cuivrée est dessiné parfaitement. Symbolismes d'un état mental qui s'agite et se cherche d'un côté, avec notre propre monde en friche, et de l'autre, l'illusion de le contenir dans une forme géométrique pure.
Avec nos oreilles, des mots et des sons forment un tout indissociable. Tout au long du spectacle, Thomas Giry accompagne Adèle Cooken sur scène. Il crée un voyage sonore et musical dans un accord parfait.
Le spectacle invite à ressentir au-delà de ce que l'on voit et entend. N'est-ce pas le propre de l'art ? C'est bien aussi le propre de la poésie...
SisterArt salue l'auto-production du spectacle d'Adèle Cooken, avec Thomas Giry et Laure Tourneur.