La Cosa surréaliste de Claudio Stellato
SisterArt Showtime au Théâtre National a vu "La Cosa" de la compagnie Claudio Stellato. Un spectacle-chose hybride entre danse, théâtre, cirque, installation. Surréaliste. On pourrait avancer la notion pionnière de "spectacle arboricole périlleux"...
Décidément, Claudio Stellato excelle dans l'art du spectacle surréaliste à l'italienne. Dérisions et prises de risques sont ses maîtres-mots. Une fois de plus, le bois est sa matière première. Déjà, dans sa création "L' Autre" (photo ci-joint), le danseur circadien Jazzman ne faisait qu'un avec ses meubles en bois. Il nous avait conquises par son humour subtilement décalé, à la lisière de la farce, et transcendant de mystères.
La Cosa, c'est, au départ, l'œuvre. C'est-à-dire la construction humaine. Pour illustrer la Cosa, des constructions en bûches trônent sur scène, disposées sur un carré central. Une ville ?
On aperçoit des hommes, en morceaux ou complets. Tantôt hors des constructions, tantôt dedans. Debout ou allongés. Des haches jonchent négligemment le sol. Charpentiers ou inventeurs troglodytes ?
Tout est organisé et pourtant… le chaos.
Les hommes s'appliquent à déconstruire leurs créations. Puis, ils s'agitent et détruisent avec joie, avec force, avec volonté, avec délire obstiné… Avec, en écho, les Oh ! et Ah ! de surprise du public ! Et ils reconstruisent, systématiquement, s'empêchent et s'entraident, et détruisent encore. Et rebelote ! Le tout avec une certaine espièglerie simiesque.
Oui, il s'agit de nous, Sapiens...
… sur le terrain périlleux de la condition humaine.
Le spectacle de Stellato est si dense en références, à la fois locales et universelles, d'ici et d'ailleurs... qu'il offre une infinité d'interprétations.
À voir donc absolument ! Cf. Son calendrier officiel.
SisterArt salue les danseurs acrobates et leurs regards facétieux, comme ceux des enfants qui ont tout compris.